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Tous les lacs et sommets ne sont pas accessibles en une seule journée. Pour certains, la marche mérite d'être fractionnée sur deux journées. Pour d'autres on ne peut partir assez tôt qu'en étant sur place, au point de départ. Dans tous les cas, le plus grand plaisir était de passer une nuit en montagne, parfois dans une cabane "rustique" ou au contraire dans la promiscuité et les rituels d'un refuge avec gardien.
La cabane d'Artiguessans (photo de 2015).
Les cabanes "rustiques"
La cabane d'Artiguessans
Cette petite cabane ouverte avait l'avantage d'être accessible à pieds en partant de la colonie. Depuis la cascade d'Arlos, le sentier pavé, raide et glissant, continue vers le Sud en direction des crêtes du Pic Burat. Après environ 1h15 de marche on débouche sur une prairie en pente, d'herbe et de fougères. La cabane d'Artiguessans y offre un abri rustique mais bucolique. Il n'était pas rare qu'un groupe de la colo y passe une nuit, certes inconfortable. Donnée pour 6 personnes, on y est bien rentrés au double.. Le sol était en terre battue, heureusement les fougères de la clairière servaient à faire un maigre matelas pour un semblant de confort ! Le foyer était petit et tirait assez mal, au bout de quelques heures l'odeur de fumée imprégnait les vêtements. on n'y a tenté qu'une seule fois d'y faire réchauffer le dîner.. Un exercice bien difficile, l'histoire des "nouilles de Simone" (une animatrice qui en 1975 ou 76 tenta la cuisson des pâtes au feux de bois) est restée dans les légendes urbaines du séjour de juillet pendant des années (!). Les pâtes finirent en un bloc tiède et plutôt compact.
Groupe des 10-11 ans devant la cabane - juillet 1983
Passer une nuit à Artiguessans était un but en soi, la randonnée ne se poursuivait usuellement pas plus loin bien que l'on soit sur le chemin du pic de Burat. La cabane, rénovée, existe toujours en 2021, répertoriée dans un des sites web détaillant les refuges ouverts des Pyrénées.
Juillet 1983 : oui, la porte n'était pas terrible ..
La cabane d'Artigascou (ou du col d'Artigascou).
Elle est située sur la route forestière entre Melles et la station du Mourtis / col de Menté. Depuis la colonie, un rapide trajet en car amène à Melles. La route forestière continue jusqu'au col avec, tout de même, 600 mètres de dénivelée. La cabane d'Artigascou est à proximité immédiate, à 1348 mètres d'altitude. En fait, il possible qu'elle n'ait été utilisée qu'une seule fois dans l'histoire de la colo .. et de plus par défaut. En juillet 1981, une randonnée des ados entre Argut Dessus et Fos était prévue avec une nuit à la cabane de l'Artigue, au col de Lespone. Déjà occupée par un groupe, les ados ont dû poursuivre leur chemin vers la cabane d'Artigascou. Très petite, six places, tout le monde ne put dormir à l'intérieur !
Le col d'Artigascou (photo google street view 2022).
La cabane d'Artigascou (photo de 2014).
La retour se faisait probablement soit en continuant la route forestière jusqu'à la station du Mourtis, lieu de rendez-vous commode avec le petit car pour revenir à la colo, soit par la piste descendant à Melles puis à Fos.
Ados de Juillet 1979. Descente depuis la cabane d'Artigascou.
La cabane de l'Artigue (ou du col d'Espone).
Sur les hauteurs d'Argut-Dessus, c'est une jolie cabane bien orientée, sur les pentes sud de la station du Mourtis, au col d'Espone. Pour plus de 10 personnes, cela devient serré et acrobatique pour y passer une nuit. Il y a environ 500 mètres de dénivelée en montée depuis Argut en suivant une piste forestière. La cabane fut utilisée quelques fois par les groupes réalisant une agréable randonnée de jonction d'Argut à Melles et Fos via le col d'Artigascou.
La cabane de l'Artigue. Groupe d'ados de juillet 1979.
La cabane de l'Artigue, photo de 2021.
les refuges non gardés
Le refuge de l'Escalette
Ce joli refuge communal non gardé est situé sur un plateau pastoral au pied du pic de l'Escalette. Il permettait d'accueillir agréablement un groupe d'une bonne quinzaine de personnes. On y accède en une heure de marche par une route forestière qui part du col de Mente. Pendant les séjours d'été, nous nous arrangions pour y faire se succéder plusieurs groupes : le premier à y monter apportait le matériel de cuisine, réchauds à gaz et gamelles.
Refuge de l'Escalette - 19 juillet 1983
Depuis ce refuge se faisaient les ascensions des pics de l'Escalette ou du Cagire. Les groupes des plus jeunes se contentaient souvent du simple plaisir d'une nuit en refuge sans ces ascensions le lendemain. Voir l'article sur les ascensions de ces sommets. C'était une habitude en soirée de se réchauffer devant le foyer. Rechercher du bois mort autour des cabanes prenait du temps et occupaient nombre de colons ou d'ados. Nous n'étions pas les premiers à en rechercher, il fallait s'éloigner pour espérer ramener des brassées de branches mortes. Les couchages étaient organisés sur deux niveaux, plateaux en bois sans matelas. La négociation pour s'y installer était âpre, tout le monde préférant bien entendu s'installer sur le plateau supérieur..
L'Hospice de France
L'Hospice de France est un lieu de passage depuis des siècles pour traverser la haute chaine au Port de Venasque et passer en Espagne. Dans ce vallon glaciaire encaissé au dessus de Bagnères de Luchon, il existe donc depuis très longtemps une "hostellerie" avec chambres et dortoirs permettant d'accueillir les randonneurs mais aussi les simples touristes souhaitant passer une nuit différente en milieu montagnard. S'y rendre était facile, une belle route entretenue permet d'arriver à 100 mètres de cette auberge.
Ce n'est toutefois pas dans cette auberge de montagne que les groupes de la colonie se rendaient, mais à un refuge géré par les services "jeunesse et sport", non gardé, situé un petit peu plus haut dans le vallon du Venasque (500 mètres en amont, à environ 1400 mètres d'altitude).
Juillet 1987, le groupe des ainés (photo @VJ).
L'emplacement, une clairière toute proche du torrent du Port de Venasque, était très agréable. Espacées dans la clairière, deux cabanes servaient de dortoirs, la troisième de cuisine et réfectoire. Les dortoirs, avec matelas, étaient très confortables. Le soir, un feu de camp au milieu de la clairière faisait brasiller les soirées.
Ces cabanes existent toujours en 2021, mais sont délabrées.
Août 1989, le réfectoire (groupe des ados).
Août 1989, les cabanes des dortoirs (groupe des ados).
Août 2021, le refuge est à l'abandon.
Le premier jour, la plupart des groupes montaient à pieds depuis le bas de la route (le "pont de Ravi"), soit environ deux bonnes heures de marche ! Le premier groupe à s'y rendre était chargé d'acheminer pour les suivants les gamelles, les réchauds à gaz et autres ustensiles : ce n'était pas toujours une partie de plaisir. D'autres groupes suivaient, bénéficiant ainsi des aménagements.
Sur place on ne manquait pas de possibilités d'activités. Les petits torrents permettaient de construire d'éphémères barrages, la clairière de jouer au foot ou au volley (il y eut des poteaux et un filet de volley-ball), le bois attenant permettait de construire des cabanes ou ramener du bois pour alimenter, le soir, le foyer au centre de la clairière. Une année, une tyrolienne a même été installée au dessus du torrent du Port de Venasque.
Les groupes des plus jeunes se contentaient de la nuitée en refuge et ne faisaient pas nécessairement de randonnée de lendemain. Dès 8 à 10 ans, on pouvait suivre l'agréable "Chemin de l'Impératrice" jusqu'au cirque de la Glère. A partir de 12 ans, la randonnée était plus relevée avec la montée jusqu'aux lacs de Boum et au Port de Venasque (2444 mètres). Fin des années 70, début 1980, il n'était pas rare qu'un guide accompagne les groupes jusqu'au Port de Venasque : des névés raides devaient être franchis fréquemment et réclamaient un peu d'attention. C'en est fini de nos jours ..
A gauche le chemin montant vers le Port de Venasque. Le Pic de Sauvegarde domine le lac de Boum. Photo google street view.
Les ados faisaient régulièrement l'ascension au Port de Venasque puis poussaient au Pic de Sauvegarde (2737 m.) ou faisaient le trajet retour en passant par le port de la Picade, le pas de l'Escalette et la vallée de la Frèche : une longue randonnée au parcours varié.
Certaines années, quelques uns ont profité du franchissement du Port de Venasque pour continuer sur le versant espagnol en direction du refuge de la Rencluse et de l'Aneto. Voir ici dans cette page. Dernière remarque : il existe le refuge de Venasque à côté des lacs de Boum. Tout petit, si il est de nos jours gardé, cela n'a pas toujours été le cas. Il n'a - semble t'il - jamais été utilisé pendant les séjours estivaux de la colonie. En 2021, de grands travaux sont entrepris pour livrer en 2022 un refuge cinq fois plus grand !
Juillet 1984, groupe des ados devant le petit refuge de Venasque.
Les refuges gardés
Le refuge d'Espingo
Le lac d'Espingo est sur la droite (photo issue Google street view).
Situé à 1950 mètres d'altitude, ce refuge a été, de loin, le plus fréquenté par les groupes de la colo. Le cheminement depuis les Granges d'Astau (vallée d'Oô) se fait sur un assez bon sentier en 2 heures et demi à 3 heures (pour un peu plus de 800 mètres de dénivelée). Le chemin est très parcouru : du refuge d'Espingo on est au seuil de la haute montagne, sur le trajet pour aller plus haut vers le refuge du Portillon et les "3000" du Luchonnais (Spijeoles, Quayrat, Crabioules, Perdiguère ..).
But de randonnée en soi, on y montait le matin pour pique-niquer à proximité. L'après midi était alors libre pour folâtrer autour du lac. Farniente au soleil pour les uns, tour du lac ou escalade facile sur les barres rocheuses pour les autres, le terrain de jeux était vaste et riche d'activités. La salle commune était assez grande pour y être à l'aise en soirée autour des grandes tables, y jouer aux cartes après le dîner ou laisser quelques mots dans le "livre d'or" du refuge. Ces carnets étaient à disposition des visiteurs et au fil des années les groupes y ajoutèrent une trace de leur passage. Au début des années 1990 on trouvait encore nos proses rédigées une douzaine d'années avant. En 2011 le refuge fut modernisé et remanié, les carnets égarés semble t'il.
Le refuge d'Espingo était pour les groupes d'ados parfois simplement un lieu de passage afin d'y faire le plein des gourdes avant de continuer plus haut, vers le Portillon.
Juillet 1987, le refuge d'Espingo.
Le refuge du Portillon
Nous voici à 2571 mètres d'altitude au seuil du cirque du Portillon, à l'accès le plus élevé à sa vingtaine de "3000" : Perdiguère, Royo, Litterole, Spijeoles, Gourgs Blancs, Quayrat, Lezat, Crabioules, Bellocq, Gourdon, Seil de la Baque ..
Le refuge du Portillon est "un cran" au dessus de celui d'Espingo, dans la haute vallée d'Oô - Astau. Le sentier très bien tracé permet d'avaler sans trop de peine les 1450 mètres de dénivelée et faisait de ce refuge un but de randonnée, l'accès pour une nuit à la haute montagne pyrénéenne. Au vu de la longueur du parcours, seuls les groupes d'ados s'y rendaient. Toujours très fréquenté, on n'y rencontrait plus seulement les randonneurs mais aussi des alpinistes venus y préparer l'ascension des faces et arêtes granitiques alentour. Le refuge utilisait les anciens baraquements datant du chantier de la construction du barrage du lac du Portillon. Le refuge a été tenu très longtemps par Anne Marie Dorche, personnage haut en couleurs. On y dormait mal en raison de l'altitude et en soirée le froid était mordant : les nombreux névés et le lac encore en partie englacé en juillet prouvaient qu'il gelait régulièrement la nuit.
Juillet 1986, le groupe des ados au refuge du Portillon.
En 1996 un nouveau refuge, plus grand moderne et fonctionnel, remplaça les baraques de chantier. Au seuil de années 2020, c'en est bien fini de la banquise et des icebergs sur le lac du Portillon en été ..
Sur ce panorama (photo issue de Google street view), le nouveau refuge. Le lac du Portillon est dans votre dos.
Suivant les conditions météo et la motivation du groupe, l'ascension de la modeste (2889 m..) Tusse de Montarqué était faite le second jour avant de redescendre en vallée. Un joli belvédère permettant de découvrir aussi le lac glacé, dans un vallon encaissé au pied du pic des Spijeoles. Au moins une fois s'est réalisée (août 1991) pour quelques uns l'ascension du Cap du Seil de la Baque (3109 m.). De nombreux sites de rando reprennent en photo ces deux parcours, celui-ci par exemple.
Le refuge du Maupas
Juillet 1987, les ados au refuge du Maupas.
Août 1990, les ados au refuge du Maupas (photo @EV).
C'est une petit nid d'aigle à 2430 mètres d'altitude, au dessus de la vallée du Lys. La randonnée est longue, de près de 1300 mètres de dénivelée et donc 4 heures de marche sans compter les arrêts. On y accède soit en passant par le lac vert puis en s'engageant vers l'ouest dans le décor âpre et minéral du cirque des Crabioules, soit par un interminable sentier sur le flanc de la Tusse de Pratlong. Consulter par exemple ce topo-guide qui reprend en détail la montée jusqu'au refuge. Les deux parcours étaient fréquentés, souvent l'un était pris à l'aller, l'autre au retour.
A proximité du refuge, on découvre le petit lac d'Enfer et un chaos de blocs de granit. L'un d'entre eux, énorme, offre même un abri profond pour plusieurs personnes. Il était fréquent le second jour en matinée avec les plus motivés des ados de faire l'ascension de la Tusse de Maupas (2904 m.). Pousser la rando jusqu'au pic de Maupas (3110 m.) a peut être été fait par quelques uns ?
A quelques rares occasions, un crochet depuis le chemin de descente a été fait pour aller visiter le lac Bleu.
Le refuge du Maupas, en août 2022.
Le refuge de la Rencluse.
Il ouvre l'accès depuis le Nord à l'ascension de l'Aneto, plus haut sommet des Pyrénées. Les groupes d'ados y sont allés à quelques occasions (notamment en juillet 1986) ainsi que parfois des moniteurs profitant d'une ascension au Port de Venasque pour poursuivre vers l'Aneto.
Le cheminement est long. Départ de l'Hospice de France (1200 mètres), montée au Port de Venasque (2444 m.), descente au plan de la Besurta (1850 m.) .. et remontée au refuge de la Rencluse (2140 m.). En cas de poursuite avec l'ascension de l'Aneto le retour en sens inverse jusqu'à l'Hospice de France devait sembler bien long.
Vu l'ambiance usuelle du refuge et la foule bigarrée et bruyante qui s'y pressait, les nuits n'y ont jamais été reposantes. Ci dessous le refuge tel qu'il est de nos jours. La bâtisse était moins reluisante à l'époque, mais a toujours gardé son style et ses volets verts.
La Rencluse (photo issue de Google street view).
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Le torrent et la prairie attenante.
A proximité immédiate de la colo, le lieu le plus fréquenté de tous les temps est sans doute "le torrent". Il était facilement accessible à tous les groupes d'ages en une quinzaine de minutes à pieds. Depuis le haut du pré des ados à la colo, nous empruntions le chemin rejoignant la route d'accès aux dernières granges et maisons avant le flanc de montagne. Un court sentier muletier encadré par deux haut murets de pierres sèches rejoignait enfin le lit du torrent. Le traversant à gué, il continuait ensuite jusqu'à Arlos. On trouvait ici un agréable lieu de construction de barrages et jeux d'eau en tous genres dans un bel endroit frais et ombragé. Quelques intrépides tentaient régulièrement d'en remonter le cours pour l'explorer, mais c'était glissant, pentu et sans grand intérêt finalement. Les jeux de pistes organisés lors des grandes fêtes passaient souvent par cet endroit, connu de tous.
"Notre" torrent n'a en fait jamais été nommé par son vrai nom, le "Rieu sec". Ce patronyme laisse penser à un petit ruisseau au modeste débit : nous l'avons en effet connu quelques fois à sec. Si son bassin versant est donc tout petit, il est par contre très raide, les eaux dévalant un vallon encaissé de 1710 m. à 600m. avec une pente de 50%. Cela explique l'importance du cône de déjection et les crues torrentielles qu'il pouvait occasionner, notamment le 8 juillet 1977, juste avant l'arrivée du séjour de juillet à la colo.
En juillet 1983 pour en limiter les débordements, débute ainsi la construction d'un barrage en béton, précisément à l'endroit où nous allions jouer. Canalisé, relié et traversé par une piste d'accès, le torrent perdit dès lors beaucoup de son intérêt.
Les travaux de barrage au torrent, 11/07/1984.
Juste à côté, une prairie ("la prairie") permettait les jeux usuels de l'après midi : construction de cabanes, ballon prisonnier, etc .. Elle appartenait sans doute à une des granges mitoyennes, mais nous devions avoir le droit d'y pénétrer, en tout cas cela ne nous a jamais été contesté. Au début des années 1970, on y plantait même les tentes ! Cela permettait aux groupes des plus jeunes de vivre aussi l'aventure d'une nuit dans la montagne. Le ravitaillement pour le dîner était facilement acheminé, une voiture pouvant approcher à quelques centaines de mètres de la prairie.
11 juillet 1984, jeux à la prairie.
La cascade d'Arlos.
Située en direction de l'Espagne à 30 minutes de marche de la colonie, la cascade est au pied du torrent de Labach. Celui-ci forme une agréable chute d'eau de 5 à 6 mètres dans une étroiture du ravin. Un bon lieu de goûters au frais après une courte marche d'un peu plus d'une demi-heure. Au moins une fois, le groupe des ados y dîna, histoire de passer une soirée différente et d'en revenir à la nuit à la lampe de poche.
Le torrent de Labach apparait dans plusieurs sites web décrivant les parcours de canyoning.
La cascade d'Arlos - 16/07/1982.
La cabane d'Artiguessans.
Depuis la cascade d'Arlos, le sentier pavé, raide et glissant, continue vers le Sud en direction des crêtes du Pic Burat. Après environ 1h15 de marche on débouche sur une prairie en pente, d'herbe et de fougères. La cabane d'Artiguessans y offre un abri rustique mais bucolique. Il n'était pas rare qu'un groupe de la colo y passe une nuit, certes inconfortable. Donnée pour 6 personnes, on y est bien rentrés au double.. Le sol était en terre battue, heureusement les fougères de la clairière servaient à faire un maigre matelas pour un semblant de confort !
La cabane existe toujours en 2021, répertoriée dans un des sites web détaillant les refuges ouverts des Pyrénées.
Voir également l'article sur les nuits en refuge.
Cabane d'Artiguessans, années 2010.
Le col du Couret.
Depuis Ladivert, petit hameau proche de Saint Béat, une sentier muletier fort raide amenait à ce petit col boisé en une heure et quart de marche. Les noms sont étonnants .. col du Couret signifie littéralement "col du petit col"..
Franchement, c'était le genre de promenade qui cassait plus les jambes qu'autre chose, aucun point de vue particulier n'était à espérer depuis le col, entièrement boisé.. A de rares occasions (fin des années 80, début 90), plutôt qu'en aller-retour par le même chemin, la descente se fit en direction de Marignac. Cela permettait de varier la promenade et de faire jonction avec la vallée de Luchon (voir l'article "De Ladivert à Marignac par le col du Couret" ).
1972 ! depuis la colo, en bas de photo, vue sur le col du Couret.
18 juillet 1984, le groupe des grands au col du Couret.
Le lac de Gery.
Photo de Google Street view, juin 2020
Alimenté par les eaux de la Garonne, il est situé sur la commune de Saint Béat en direction du village de Marignac. C'était un lieu de pique-nique pour les groupes, avec l'avantage d'un peu de fraîcheur d'ombre et d'espace propice aux jeux.
15 juillet 1983, le groupe des grands-moyens.
Le bois attenant, plantation de bouleaux alignés au cordeau, n'avait pas d'intérêt. De nos jours s'y tient une petite base de loisirs proposant aussi des activités de kayak, canyoning et rafting.
27 juillet 1983, le groupe des moyens (10 ans).
16 juillet 1984, groupe des grands.
Les bords de la Garonne.
En partant à pieds de la colo, nous traversions la Garonne sur le premier pont de Saint Béat, en direction de Lez. De la route d'Argut, une piste partait pour longer le fleuve jusqu'au niveau d'Arlos. Les prairies et les rives étaient fort agréables pour un goûter. A moins de revenir par le même chemin, il est arrivé de traverser la rivière, peu profonde et tranquille l'été, pour se retrouver pratiquement au niveau de notre point de départ, à la colo. Continuer jusqu'à Fos, pratiquement à la frontière avec l'Espagne, puis revenir vers la colo par Arlos s'est également réalisé plusieurs fois.
Voir l'article complet sur les bord de la Garonne
Traversée de la Garonne - groupe des grands - 28/07/1984
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Il y a avait tout de même des moments où les animateurs n'étaient pas avec leur groupe d'enfants attitrés : périodes libres, de congés, de réunion, festives, etc. Voici ce qui se passait de l'autre côté de la barrière, que ce soit pour préparer les activités des séjours ou pour tisser des liens qui perdurent encore.
Avant les séjours.
la composition des équipes d'animateurs.
Pour être animateur il fallait avoir au minimum 17 ans et avoir réussi le stage de base du BAFA - Brevet d'Aptitude aux Fonctions d'Animateur. Un second stage permettait de se spécialiser sur une thématique, une spécialité technique. Il y avait même la possibilité d'être "aide moniteur" à partir de 15 ans, mais cette disposition a disparu à la fin de années 1970.
Les équipes de la colo étaient composées en partie dès la fin d'un séjour : celles et ceux souhaitant revenir l'indiquaient et recevaient un accord ou parfois un refus. L'effectif était complété en cours d'année par les directeurs à partir des cooptations diverses et aussi avec les ados atteignant la limite d'age et voulant continuer à venir à Saint Béat. Les animateurs faisaient en général deux ou trois séjours avant de ne plus pouvoir revenir, pris par leurs études ou le début d'une vie professionnelle. Quelques rares sont allés quand même jusqu'à une dizaine de séjours d'été ou d'hiver.
Les réunions de préparation.
Pour les séjours d'été, il y avait en général 3 réunions. La première, en janvier ou février, était en petit commité et figeait la liste des animateurs, des personnels, lançait les inscriptions aux séjours. La seconde, un "séminaire préparatoire" avait lieu peu avant le séjour, sur une journée ou même un week-end. Dès le printemps, une invitation était adressée. Jusqu'au début des années 1980, cette grande réunion de préparation se faisait même conjointement avec les animateurs de juillet et d'août : une des rares occasions de se connaître, finalement. Les séminaires préparatoires se sont déroulés suivant les années hors de Bergerac, à Montagnac la Crempse, à la "sabotière" (près de Saint Jean d'Eyraud), ou plus classiquement à Bergerac même, à l'école de la Miséricorde ou au presbytère. Les groupes d'enfants et d'animateurs étaient constitués, un planning prévisionnel des activités était constitué, les ateliers manuels étaient décidés en fonction des compétences des uns et des autres. La dernière réunion se faisait un ou deux jours avant le départ à Saint Béat. Dernière mise au point pour les premiers jours du séjour, elle se concluait par la rencontre avec les familles. Excellente occasion pour se mettre déjà "dans le bain" et rencontrer déjà quelques uns des enfants du séjour.
Pendant les séjours.
Les jours de congés.
A partir du début des années 1980, les animateurs ont eu droit à deux journées de congés pendant le séjour. Ces congés débutaient souvent par un petit déjeuner agréablement servi au lit. Les 2 ou 3 animateurs "congetistes" ensemble se mettaient d'accord à l'avance pour une destination de sortie et profiter du trajet en car d'un groupe. Partir à Luchon et Bossost était fréquent, mais quelques uns préféraient faire une randonnée ou un simple petit tour à Saint Béat. La journée de congé se terminait au moment de la réunion du soir, ainsi le dîner se faisait à la table de la direction et dispense était donnée de participer ou d'assister à la veillée.
Le café de midi, sous "l'arbre à café".
Les activités ne reprenaient pas de suite après le repas de midi, colons et ados bénéficiait d'un peu de temps libre et pour les animateurs c'était donc un moment de calme. Le café quand il faisait beau temps était siroté à l'ombre de "l'arbre à café", un poirier en fait, à quelques mètres de la sortie des réfectoires.
17 juillet 1983, en pause sous "l'arbre à café" ..
La réunion des animateurs, le soir.
L'équipe d'animateurs des séjours d'été faisait tous les soirs après le coucher des colons une réunion de travail, de coordination et de préparation des jours à venir. Elle avait lieu dans "la salle des monos", ou "salle d'animation", mitoyenne du réfectoire et donnant donc sur la pelouse et le bas du terrain. Y était entreposé le matériel utilisé lors des ateliers créatifs ainsi que tout le petit équipement qui permettait de préparer les autres activités. Dans la journée elle servait bien entendu de salle de pause, de lieu de regroupement.
La salle des moniteurs (séjour de juillet 1984).
Réunion (séjour d'août 1989).
les animateurs d'août 1989, sur les marches de leur salle.
Les animateurs du camp d'ados, plus fréquemment de sortie, ne participaient pas systématiquement à la réunion du soir, ils déléguaient parfois l'un d'entre eux, le coucher des ados étant d'ailleurs un peu plus tardif. Très utile, la réunion permettait brièvement de revenir sur la journée et de préparer les activités collectives à venir (grands jeux, veillées communes), de caler les besoins logistiques (petit car, pique-niques, repas en extérieur), d'échanger sur les enfants ou ados nécessitant une attention particulière. Pendant la réunion, un ou deux animateurs se consacraient souvent à faire une ronde car il était fréquent que dans dortoirs et marabouts l'endormissement prenne un peu de temps ..
Le 5ème repas.
"5ème", car il y suivait donc le petit-déjeuner, le déjeuner, le goûter et le repas du soir. C'était une institution, il était très rare qu'il n'ait pas lieu en sortie de la réunion du soir. Le nombre de participants était variable en fonction des sorties en cours et de la fatigue de la journée. Installés dans la cuisine, on ressortait en général quelques restes du repas du soir, gâteaux et bouteilles de vin à finir. L'ordinaire était tout de même meilleur de temps en temps quand la cuisine préparait spécialement une soupe à l'oignon ou un tourin, un gâteau (flan pâtissier, far breton..). La directrice du séjour de juillet, pendant longtemps, soeur Marie Eugène, était reconnue pour sa glace au citron ou ses îles flottantes, englouties sitôt servies.
"Cinquième repas", 28 juillet 1982.
Certains "5èmes" étaient festifs à l'approche de la fin du séjour, d'un anniversaire, ou pour clôturer une journée particulière. Il était entre 23h et minuit usuellement quand tout le monde partait se coucher.
Dernier "Cinquième repas", 31 juillet 1983.
L'after 5ème repas.
Eh oui, même après le "5ème", les animateurs (rejoints certaines années par les filles de cuisine) n'étaient souvent pas tous assez fatigués.. En collectif ou par petits groupes, les discussions continuaient en étant parfois réchauffées par la bouteille d'alcool espagnol qui passait de main en main. Ricard en juillet au début des années 80 (.. avec toujours la difficulté d'approvisionnement en eau), liqueur de fraise des bois en août en fin des années 80, début 90. Le cointreau (fait maison) y rencontrait aussi un grand succès.
Évidemment, tout ceci se faisait dans une clandestinité relative et généralement tolérée. Il s'agissait de rester discrets, de ne pas abuser en veillant trop tard trop souvent. Le chalet ou les marches en sortie des dortoirs étaient des point de rendez-vous commodes. Si les quelques couples récemment constitués faisaient bande à part, les derniers couche-tard se retrouvaient parfois ailleurs en extérieur avec des couvertures, au bas du terrain de foot, près de l'arbre à café. Et même en de rares occasions en dehors de la colo, à la prairie près du torrent. La fraîcheur de la nuit ou le sommeil incitait la majorité à prendre la direction du lit vers une heure du matin.
Un "after" 5ème, en août 1989.
Après les séjours.
Fête du retour à Bergerac.
Le soir même du retour à Bergerac, il était fréquent qu'une ultime soirée soit organisée avant que l'équipe d'animation ne se sépare. Soirée pizzeria et sortie en boite de nuit étaient classiques.
La soirée des films.
Les séjours d'été ont toujours été filmés, d'abord sur pellicule en "super 8" puis sur camescope dès la fin des années 80. Environ 1 mois après la rentrée des classes, les familles des deux séjours d'été étaient invitées à la soirée des films. Une occasion pour les amis d'été de se retrouver et pour les parents de découvrir ce que furent les deux ou trois semaines de séjour à Saint Béat. Les animateurs se retrouvaient aussi, parfois pour une journée entière ou une nuit de fête.
Voir aussi l'article sur les films de la colo.
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Le torrent.
A proximité immédiate de la colo, le lieu le plus fréquenté de tous les temps fut ans doute "le torrent". Il était facilement accessible à tous les groupes d'ages en une quinzaine de minutes à pieds. Depuis le haut du pré des ados à la colo, nous empruntions le chemin rejoignant la route d'accès aux dernières granges et maisons avant le flanc de montagne. Un court sentier muletier encadré par deux haut murets de pierres sèches rejoignait enfin le lit du torrent. Le traversant à gué, il continuait ensuite jusqu'à Arlos. On trouvait ici un agréable lieu de construction de barrages et jeux d'eau en tous genres dans un bel endroit frais et ombragé. Quelques intrépides tentaient régulièrement d'en remonter le cours pour l'explorer, mais il n'y avait pas de chemin. C'était glissant, pentu et sans grand intérêt finalement. Les jeux de pistes organisés lors des grandes fêtes passaient souvent par cet endroit, connu de tous.
"Notre" torrent n'a en fait jamais été nommé par son vrai nom, le "Rieu sec". Ce patronyme laisse penser à un petit ruisseau au modeste débit : nous l'avons en effet connu quelques fois à sec. Si son bassin versant est donc tout petit, il est par contre très raide, les eaux dévalant un vallon encaissé descendant de 1710 m. à 600 m. avec une pente de 50%. Cela explique l'importance du cône de déjection et les crues torrentielles qu'il pouvait occasionner, notamment le 8 juillet 1977, juste avant l'arrivée du séjour de juillet à la colo.
Les inondations du 8 juillet 1977 ont été catastrophiques sur tout le bassin de la Garonne. Ici à Auch, le 11 juillet lors du trajet pour aller à la colo. Plus d'informations sur cette crue dans l'article du journal "La Dépèche".
En juillet 1983 pour en limiter les débordements, débute ainsi la construction d'un barrage en béton, précisément à l'endroit où nous allions jouer. Canalisé, relié et traversé par une piste d'accès, le torrent perdit dès lors beaucoup de son intérêt.
Les travaux de barrage au torrent, 11/07/1984.
La prairie.
Juste à côté du torrent, une prairie ("la prairie") permettait les jeux usuels de l'après midi : construction de cabanes, ballon prisonnier, etc .. Elle appartenait sans doute à une des granges mitoyennes, mais nous devions avoir le droit d'y pénétrer, en tout cas cela ne nous a jamais été contesté. Au début des années 1970, on y plantait même les tentes ! Cela permettait aux groupes des plus jeunes de vivre aussi l'aventure d'une nuit dans la montagne. Le ravitaillement pour le dîner était facilement acheminé, une voiture pouvant approcher à quelques centaines de mètres de la prairie.
11 juillet 1984, jeux à la prairie.