Il y a avait tout de même des moments où les animateurs n'étaient pas avec leur groupe d'enfants attitrés : périodes libres, de congés, de réunion, festives, etc. Voici ce qui se passait de l'autre côté de la barrière, que ce soit pour préparer les activités des séjours ou pour tisser des liens qui perdurent encore.
Avant les séjours.
la composition des équipes d'animateurs.
Pour être animateur il fallait avoir au minimum 17 ans et avoir réussi le stage de base du BAFA - Brevet d'Aptitude aux Fonctions d'Animateur. Un second stage permettait de se spécialiser sur une thématique, une spécialité technique. Il y avait même la possibilité d'être "aide moniteur" à partir de 15 ans, mais cette disposition a disparu à la fin de années 1970.
Les équipes de la colo étaient composées en partie dès la fin d'un séjour : celles et ceux souhaitant revenir l'indiquaient et recevaient un accord ou parfois un refus. L'effectif était complété en cours d'année par les directeurs à partir des cooptations diverses et aussi avec les ados atteignant la limite d'age et voulant continuer à venir à Saint Béat. Les animateurs faisaient en général deux ou trois séjours avant de ne plus pouvoir revenir, pris par leurs études ou le début d'une vie professionnelle. Quelques rares sont allés quand même jusqu'à une dizaine de séjours d'été ou d'hiver.
Les réunions de préparation.
Pour les séjours d'été, il y avait en général 3 réunions. La première, en janvier ou février, était en petit commité et figeait la liste des animateurs, des personnels, lançait les inscriptions aux séjours. La seconde, un "séminaire préparatoire" avait lieu peu avant le séjour, sur une journée ou même un week-end. Dès le printemps, une invitation était adressée. Jusqu'au début des années 1980, cette grande réunion de préparation se faisait même conjointement avec les animateurs de juillet et d'août : une des rares occasions de se connaître, finalement. Les séminaires préparatoires se sont déroulés suivant les années hors de Bergerac, à Montagnac la Crempse, à la "sabotière" (près de Saint Jean d'Eyraud), ou plus classiquement à Bergerac même, à l'école de la Miséricorde ou au presbytère. Les groupes d'enfants et d'animateurs étaient constitués, un planning prévisionnel des activités était constitué, les ateliers manuels étaient décidés en fonction des compétences des uns et des autres. La dernière réunion se faisait un ou deux jours avant le départ à Saint Béat. Dernière mise au point pour les premiers jours du séjour, elle se concluait par la rencontre avec les familles. Excellente occasion pour se mettre déjà "dans le bain" et rencontrer déjà quelques uns des enfants du séjour.
Pendant les séjours.
Les jours de congés.
A partir du début des années 1980, les animateurs ont eu droit à deux journées de congés pendant le séjour. Ces congés débutaient souvent par un petit déjeuner agréablement servi au lit. Les 2 ou 3 animateurs "congetistes" ensemble se mettaient d'accord à l'avance pour une destination de sortie et profiter du trajet en car d'un groupe. Partir à Luchon et Bossost était fréquent, mais quelques uns préféraient faire une randonnée ou un simple petit tour à Saint Béat. La journée de congé se terminait au moment de la réunion du soir, ainsi le dîner se faisait à la table de la direction et dispense était donnée de participer ou d'assister à la veillée.
Le café de midi, sous "l'arbre à café".
Les activités ne reprenaient pas de suite après le repas de midi, colons et ados bénéficiait d'un peu de temps libre et pour les animateurs c'était donc un moment de calme. Le café quand il faisait beau temps était siroté à l'ombre de "l'arbre à café", un poirier en fait, à quelques mètres de la sortie des réfectoires.
17 juillet 1983, en pause sous "l'arbre à café" ..
La réunion des animateurs, le soir.
L'équipe d'animateurs des séjours d'été faisait tous les soirs après le coucher des colons une réunion de travail, de coordination et de préparation des jours à venir. Elle avait lieu dans "la salle des monos", ou "salle d'animation", mitoyenne du réfectoire et donnant donc sur la pelouse et le bas du terrain. Y était entreposé le matériel utilisé lors des ateliers créatifs ainsi que tout le petit équipement qui permettait de préparer les autres activités. Dans la journée elle servait bien entendu de salle de pause, de lieu de regroupement.
La salle des moniteurs (séjour de juillet 1984).
Réunion (séjour d'août 1989).
les animateurs d'août 1989, sur les marches de leur salle.
Les animateurs du camp d'ados, plus fréquemment de sortie, ne participaient pas systématiquement à la réunion du soir, ils déléguaient parfois l'un d'entre eux, le coucher des ados étant d'ailleurs un peu plus tardif. Très utile, la réunion permettait brièvement de revenir sur la journée et de préparer les activités collectives à venir (grands jeux, veillées communes), de caler les besoins logistiques (petit car, pique-niques, repas en extérieur), d'échanger sur les enfants ou ados nécessitant une attention particulière. Pendant la réunion, un ou deux animateurs se consacraient souvent à faire une ronde car il était fréquent que dans dortoirs et marabouts l'endormissement prenne un peu de temps ..
Le 5ème repas.
"5ème", car il y suivait donc le petit-déjeuner, le déjeuner, le goûter et le repas du soir. C'était une institution, il était très rare qu'il n'ait pas lieu en sortie de la réunion du soir. Le nombre de participants était variable en fonction des sorties en cours et de la fatigue de la journée. Installés dans la cuisine, on ressortait en général quelques restes du repas du soir, gâteaux et bouteilles de vin à finir. L'ordinaire était tout de même meilleur de temps en temps quand la cuisine préparait spécialement une soupe à l'oignon ou un tourin, un gâteau (flan pâtissier, far breton..). La directrice du séjour de juillet, pendant longtemps, soeur Marie Eugène, était reconnue pour sa glace au citron ou ses îles flottantes, englouties sitôt servies.
"Cinquième repas", 28 juillet 1982.
Certains "5èmes" étaient festifs à l'approche de la fin du séjour, d'un anniversaire, ou pour clôturer une journée particulière. Il était entre 23h et minuit usuellement quand tout le monde partait se coucher.
Dernier "Cinquième repas", 31 juillet 1983.
L'after 5ème repas.
Eh oui, même après le "5ème", les animateurs (rejoints certaines années par les filles de cuisine) n'étaient souvent pas tous assez fatigués.. En collectif ou par petits groupes, les discussions continuaient en étant parfois réchauffées par la bouteille d'alcool espagnol qui passait de main en main. Ricard en juillet au début des années 80 (.. avec toujours la difficulté d'approvisionnement en eau), liqueur de fraise des bois en août en fin des années 80, début 90. Le cointreau (fait maison) y rencontrait aussi un grand succès.
Évidemment, tout ceci se faisait dans une clandestinité relative et généralement tolérée. Il s'agissait de rester discrets, de ne pas abuser en veillant trop tard trop souvent. Le chalet ou les marches en sortie des dortoirs étaient des point de rendez-vous commodes. Si les quelques couples récemment constitués faisaient bande à part, les derniers couche-tard se retrouvaient parfois ailleurs en extérieur avec des couvertures, au bas du terrain de foot, près de l'arbre à café. Et même en de rares occasions en dehors de la colo, à la prairie près du torrent. La fraîcheur de la nuit ou le sommeil incitait la majorité à prendre la direction du lit vers une heure du matin.
Un "after" 5ème, en août 1989.
Après les séjours.
Fête du retour à Bergerac.
Le soir même du retour à Bergerac, il était fréquent qu'une ultime soirée soit organisée avant que l'équipe d'animation ne se sépare. Soirée pizzeria et sortie en boite de nuit étaient classiques.
La soirée des films.
Les séjours d'été ont toujours été filmés, d'abord sur pellicule en "super 8" puis sur camescope dès la fin des années 80. Environ 1 mois après la rentrée des classes, les familles des deux séjours d'été étaient invitées à la soirée des films. Une occasion pour les amis d'été de se retrouver et pour les parents de découvrir ce que furent les deux ou trois semaines de séjour à Saint Béat. Les animateurs se retrouvaient aussi, parfois pour une journée entière ou une nuit de fête.
Voir aussi l'article sur les films de la colo.