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C'est l'une des randonnées les plus longues réalisée uniquement par les groupes d'ados lors des séjours estivaux. Il fallait deux journées pour grimper au sommet de la Tusse du Maupas (2900 mètres) voire au sommet le plus élevé, le Maupas, à 3109 mètres.
Première journée : montée au refuge du Maupas.
L'accès se fait depuis par la vallée du Lys, située au sud de Bagnères de Luchon, sur la route en direction de la station de ski de Superbagnères. Nous avions environ une heure de trajet en car depuis la colonie pour nous y rendre. Quelques granges et une auberge - les Délices du Lys - se tapissent près du fond du vallon qui forme un petit cirque. Plusieurs cascades, notamment celle du coeur et la célèbre cascade d'Enfer, dévalent sur les parois rocheuses abruptes.
Le cheminement prend la direction du lac vert, remonte une magnifique hêtraie avant de déboucher en 1 heure sur une large prairie en pente.
Une heure de plus de marche en remontant le torrent de Hourradade (belles cascades) amène à une bifurcation.
Pour le refuge de Maupas, c'est vers la droite. On change de versant, en rejoignant à l'ouest le contrefort de la Tusse de Pratlong. Le chemin, bien tracé, se fait raide dans un décor assez minéral, à proximité des pylônes d'un antique monte-charge et d'une conduite forcée. Quatre heures sont nécessaires pour arriver enfin au refuge du Maupas.
22 juillet 1987, le groupe des ados dans la montée sous la Tusse de Pratlong.
22 juillet 1987, arrivée au refuge.
Le refuge du Maupas.
C'est une petit nid d'aigle à 2430 mètres d'altitude, au dessus de la vallée du Lys, un des plus petits refuges gardés de Pyrénées. A proximité du refuge, on découvre le petit lac d'Enfer et un chaos de blocs de granit.
23 juillet 1987, le refuge du Maupas.
Août 1990, les ados au refuge (photo de Eric V.)
23 Juillet 1987, chaos de gros blocs au dessus du refuge.
L'ascension de la Tusse, puis éventuellement du Maupas, ne se prévoyait qu'à condition d'une météo favorable, d'un encadrement aguerri (souvent Michel Robert) et de l'état de l'enneigement sur le flanc Est du Maupas. De plus, tout le groupe d'ados n'allait pas y monter, seulement les plus motivés et bien équipés. Les autres restaient sagement pour profiter du refuge et de ses environs ..
Les paysages depuis le refuge sont magnifiques au lever et au coucher du soleil quand une mer de nuage s'installe sur la plaine. C'est fréquent.
Mer de nuages sur la France ..
Seconde journée : la Tusse du Maupas (2900 m.)
C'est une antécime, bien individualisée, sur le contrefort Sud-Est du Maupas. Du refuge, on passe aux abords du lac d'Enfer, puis on suit le versant Est de la crête jusque sous la Tusse du Maupas, que l'on contourne par la gauche. Les névés ne sont pas excessivement raides mais réclament un peu d'attention d'autant plus que l'altitude rend la neige très dure.
Début de la montée au dessus du refuge.
Vers l'Est, vue sur le pic de Boum.
Au sommet, atteint en 1h30 environ, l'environnement, l'ambiance et le panorama sont ceux de la haute montagne. C'est un fier sommet secondaire. La suite jusqu'au pic du Maupas n'était proposée qu'à quelques uns uniquement, bien équipés.
Le pic du Maupas (3109 m.)
Depuis la Tusse, on descend brièvement puis on poursuit versant Est en regagnant rapidement l'arête vers 2950 m. C'est ici que se situe le "mauvais pas" qui donne son nom au sommet : un petit ressaut à escalader pour gagner les 20 derniers mètres qui nous séparent de l’arête Nord. Ce n'est ni long ni exposé (escalade de niveau II), mais peut ralentir certains à la descente ! La suite est évidente : on remonte au mieux vers le sommet par de courtes escalades élémentaires (niveau I à II). Un peu moins d'une heure est nécessaire pour l'atteindre.
Vue vers le Nord et la montée depuis l'arête du Maupas. Le sommet est proche.
Le panorama est magnifique, c'est un des plus hauts pics du secteur. La descente pour revenir au refuge se fait avec précautions par le même cheminement.
Panorama au sommet du Maupas.
la descente.
Le retour au refuge du Maupas se fait par le même cheminement. Les affaires de couchage y sont récupérées avant d'entreprendre la longue descente jusqu'à la vallée. Le petit car venait récupérer le groupe à proximité de l'auberge où il n'était pas rare de s'être arrêtés pour prendre un verre ..
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Le franchissement de la chaine frontière au sud de Bagnères de Luchon se fait depuis des siècles par quelques hauts cols, notamment le Port de Venasque. Le vallon qui y conduit est souvent nommé abusivement "Hospice de France" en raison de l'hostellerie éponyme qui marquait la fin de la route et le début des sentiers au dessus de 1300 mètres d'altitude. Abandonnée pendant de nombreuses années, l'hostellerie a été restaurée en 2009. Un peu plus d'une heure de trajet en petit car était nécessaire pour se rendre à l'Hospice de France, les groupes des séjours d'été passaient ensuite sur place une nuit au refuge communal avant une randonnée le second jour.
Le refuge communal de l'Hospice de France.
Les groupes de la colonie se rendaient donc au refuge communal situé un petit peu plus haut que l'hostellerie, à environ 1400 mètres d'altitude. En 1976, un éboulement coupe la route d'accès, obligeant à emprunter une belle piste forestière sur l'autre versant de la vallée. Le premier jour, la plupart des groupes montaient donc à pieds depuis le "Pont de Ravi" au bas de la vallée, ce qui représentait deux bonnes heures de marche. Les plus jeunes se contentaient de cette montée et de la nuitée en refuge sans faire nécessairement de randonnée de lendemain. Le premier groupe à s'y rendre était chargé d'acheminer pour les suivants les gamelles, les réchauds à gaz et autres ustensiles : ce n'était pas toujours une partie de plaisir. D'autres groupes suivaient, bénéficiant ainsi des aménagements. En fin des années 1980, la piste est aménagée et asphaltée, permettant au petit car d'acheminer les groupes et leur matériel jusqu'à l'Hospice.
L'emplacement du refuge communal, une clairière toute proche du torrent du Port de Venasque, était très agréable. Espacées dans la clairière, deux cabanes servaient de dortoirs, la troisième de cuisine et réfectoire. Les dortoirs, avec matelas, étaient très confortables. Ces cabanes existent toujours en 2021, mais sont complètement délabrées.
27 juillet 1986, groupe des grands.
Août 2021, les cabanes communales sont à l'abandon.
Sur place on ne manquait pas de possibilités d'activités. Les petits torrents permettaient de construire d'éphémères barrages, la clairière de jouer au foot ou au volley (il y eut des poteaux et un filet de volley-ball), la forêt attenante permettait de construire des cabanes ou ramener du bois pour alimenter, le soir, le foyer au centre de la clairière. Une année, une tyrolienne a même été installée au dessus du torrent du Port de Venasque.
Le chemin de l'Impératrice et le cirque de la Glère (1585 m.).
Cette petite randonnée classique s'adressait aux groupes de jeunes enfants. Elle permet de visiter le cirque de la Glère en suivant un sentier bien tracé et agréable avec à peine 370 mètres de dénivelée à gravir. Un goûter ponctuait les 3 heures nécessaires pour faire un aller-retour.
La vallée de la Frèche.
Depuis l'Hospice France, ce vallon part vers l'Est en suivant le torrent de la Frèche. Quelques groupes s'y sont engagés pour une courte promenade. Il était plus fréquent de le descendre depuis le port de la Picade et le pas de l'Escalette après avoir fait l'ascension du Port de Venasque (voir plus loin dans ce texte).
La vallée de la Frèche (avril 2021).
Les lacs de Boum (Boums du Port ou boums de Venasque).
Camp d'ados de juillet 1979. Ici les lacs vus depuis la descente du Port de Venasque.
Il y a plusieurs noms pour ces trois beaux lacs s'allongeant sur un replat glaciaire à 2248 mètres d'altitude. Nous utilisions sans doute le moins approprié car "boum" signifie en fait lac de montagne.. Fin des années 70, début 1980, il n'était pas rare qu'un guide accompagne les groupes jusqu'à ces lacs : des névés raides devaient être franchis fréquemment et réclamaient un peu d'attention. C'en est fini de nos jours.
Le port de Venasque (2444 mètres).
Au dessus des lacs de Boum, le chemin continue dans un décor plus minéral qui amène après une succession de lacets serrés au Port de Venasque. Le franchissement de la brèche porte soudainement à découvrir le massif de la Maladeta, les glaciers et l'Aneto, point culminant des Pyrénées. On a du mal à penser que pendant des siècles ce passage étroit a été une voie de communication importante entre les 2 pays.
Juillet 1980, groupe des ados au Port de Venasque.
27 Juillet 1986, Port de Venasque. Le groupe des grands.
Le pic de Sauvegarde (2737 mètres).
le port de Venasque est encadré à l'Est par le pic de la Mine, à l'Ouest par le Sauvegarde. Les plus motivés poursuivaient en gravissant en un peu moins d'une heure ce beau belvédère. Le pic de la Mine, un peu moins engageant, n'a probablement jamais été gravi.
Au sommet du pic de Sauvegarde (été 2020).
Le refuge de la Rencluse et l'Aneto.
Juillet 1979, vue sur l'Aneto (pointe à gauche) depuis le port de Venasque.
27 juillet 1986, un peu moins de neige.
Il a été gravi plutôt assez rarement en raison de la longueur de marche depuis l'Hospice de France. A quelques occasions, des personnels ou animateurs accompagnant un groupe d'ados jusqu'au Port de Venasque poursuivirent au refuge de la Rencluse, le "camp" de départ de l'Aneto. L'ascension était rude et sur 3 jours. Jour 1 : Montée et nuit à l'Hospice de France. Jour 2 : montée au Port de Venasque, descente versant espagnol et remontée au refuge de la Rencluse. Jour 3 : ascension de l'Aneto et retour par le trajet de l'aller (soit tout de même 1900 mètres de dénivelée à monter).
En juillet 1986, les ados passèrent une nuit au refuge de la Rencluse. Il est probable que quelques uns des plus robustes en aient profité avec au moins deux moniteurs pour gravir le point culminent des Pyrénées.
Boucle par les lacs de Boum, le port de Venasque, le port de la Picade et le pas de l'Escalette, le plateau du Campsaure.
Une fois au Port de Venasque, la descente la plus évidente se fait par le même chemin qu'à la montée. Cependant, une très belle boucle peut être faite en passant sur versant espagnol pour rejoindre le prochain col à l'Est. Elle n'a été réalisée que quelques fois à la fin des années 1980 ou début des années 1990. Du port de Venasque on descend versant espagnol pour rejoindre le port de la Picade, puis le cheminement rejoint le haut de la vallée de la Frèche au Pas de l'Escalette. On s'abaisse ensuite jusqu'à l'Hospice de France par cette vallée ou par le plateau de Campsaure. Certes, ce sont des efforts en plus, mais pour un parcours magnifique !
Groupe des ados au Pas de l'Escalette (9 août 1988).
Groupe des ados au Pas de l'Escalette (9 août 1988).
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Voici une petite randonnée sur piste forestière qui a été répétée peu de fois, mais présentait le double intérêt d'être agréable et de ne compter (presque) que de la descente. Idéale donc en début de séjour pour se "mettre en jambes" ou pour être accessible aux groupes de jeunes enfants.
4 août 1988, ados vers le col d'Artigascou.
Ajoutons qu'un refuge communal au col d'Artigascou permettait de passer la nuit, ce qui se fit au moins une fois en fin des années 1970, début 80. La cabane est minuscule (prévue pour 6 personnes), une partie du groupe seulement pouvait s'entasser à l'intérieur, les autres devant passer la nuit dehors ! Cette possibilité, peu connue, s'est perdue et n'a sans doute plus jamais été exploitée dans les années ultérieures.
Voir aussi l'article sur les nuits en refuges.
La cabane du col d'Artigascou (photo de 2014).
Le groupe était acheminé en petit car jusqu'au col de Menté, puis s'engageait depuis la station de ski du Mourtis sur la piste forestière qui traversait le massif vers l'Est en direction de Mellles. La piste restait pratiquement de niveau jusqu'au col d'Artigascou avant de descendre vers Melles puis Fos. On rejoignait alors la vallée de la Garonne, le retour à la colo se faisait en suivant le canal entre Fos et Arlos, plus agréablement que longer la route d'Espagne. Une bonne trottée tout de même, bien que sans montées.
Ados de juillet 1979, près du col d'Artigascou.
Groupe des ados, 4 août 1988, goûter près du col d'Artigascou.
Groupe des ados, 4 août 1988, le canal de Fos à Arlos.
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Ce sommet de plus de 3000 mètres n'est pas tout proche de la vallée de Saint Béat, néanmoins il a été tenté ou gravi quelques rares fois par des groupes d'ados pendant les séjours d'été dans les années 80.
Au départ de Saint Béat, il faut aller vers l'ouest en franchissant le col de Peyressourde pour rejoindre la vallée d'Aure, celle de Saint Lary. Encore un peu de trajet permet de remonter en direction du parc national de Néouvielle, jusqu'aux lacs d'Aubert et d'Aumar. Au total, deux bonnes heures de route. Il est fort probable que la randonnée se soit réalisée sur 2 jours, avec bivouac sous tente pour être sur place au petit matin ?. Ce fut le cas pour les ados de juillet 1984, que malheureusement la météo exécrable obligea à rentrer prématurément sans tenter le sommet.
L'ascension est plutôt facile, le cheminement très parcouru, pour à peine 1000 mètres de dénivelée. Le seul passage qui pouvait être un peu délicat pour un groupe de randonneurs occasionnels est la remontée des névés finaux : dans les années 80, la neige était encore bien présente en juillet. L'accès final au sommet, rocheux, réclame simplement de poser les mains. A 3091 mètres, la vue est magnifique sur les nombreux lacs et sommets granitiques du massif.
Le lac de Capdelong, depuis le sommet du Néouvielle (2018).
Voici, par exemple, un topo-guide https://www.topopyrenees.com/randonnee-pic-neouvielle-3091m/ décrivant cette randonnée classique.
Sur la trace de cette randonnée des années 80, nous y sommes revenus en 2022 ! Quelques images de ce joli sommet dans la vidéo suivante :