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Le val d'Astau est accessible par la route depuis le village d'Oô, au dessus de Bagnères de Luchon en prenant la direction du Col de Peyresourde. Le trajet en petit car était d'environ une heure.
Au bout de ce vallon, au delà des dernières granges à 1140 mètres d'altitude, s'ouvre l'accès à la partie la plus élevée du Luchonnais. Le terrain de jeu est vaste : on y a campé, passé des nuits aux refuges d'Espingo et du Portillon, grimpé jusqu'aux lacs d'Oô, Espingo, Saussat, du Portillon et Glacé, gravi la Tusse de Montarqué et même le Cap du Seil de la Baque Occidental..
Camping aux Granges d'Astau
La colonie était équipée de tentes qui permettaient à tout un groupe de séjourner sous toile soit à la vallée du Lys, soit aux Granges d'Astau. C'est au terminus de la route en bordure du torrent que se dressions notre campement : de grandes tentes "canadiennes" pour 6 ou 8 couchages plus une réservée pour le stockage et la cuisine. Sans doute devions nous l'autorisation de nous y installer à la grange-buvette qui possédait ce bout de terrain ou à la commune d'Oô.
Les groupes n'y passaient en général qu'une nuit et se succédaient, à charge au premier de monter les tentes, au dernier de tout remballer. L'endroit a été délaissé dès le début des années 1980 au profit de la vallée du Lys, plus agréable : ici il n'y avait aucun endroit à l'ombre et nous étions dans une zone de pacage de chevaux et ceux - ci finissaient fatalement par se prendre les sabots dans les cordages des tentes et les abimer.
Lac d'Oô
C'est une des joyaux du Luchonnais. Très encaissé à 1507 m. d'altitude, s'y reflètent les hauts sommets de la crête-frontière. L'accès est rapide, 1h15, sur un chemin en forêt très parcouru l'été, permettant même aux groupes des plus jeunes de s'y rendre. En général, il n'était qu'une étape avant de continuer plus haut vers Espingo ou le Portillon.
16 Juillet 1987, groupe des ados au dessus du lac d'Oô, montant vers le Portillon.
Refuge et lac d'Espingo
Situé à 1950 mètres d'altitude, ce refuge a été, de loin, le plus fréquenté par les groupes de la colo. Le cheminement depuis les Granges d'Astau se fait sur un assez bon sentier en 2 heures et demi à 3 heures (pour un peu plus de 800 mètres de dénivelée). Le chemin est très parcouru : du refuge d'Espingo on est au seuil de la haute montagne, sur le trajet pour aller plus haut vers le refuge du Portillon et les "3000" du Luchonnais (Spijeoles, Quayrat, Crabioules, Perdiguère ..).
Le refuge d'Espingo en juillet 1987.
But de randonnée en soi, on y montait le matin pour pique-niquer à proximité. L'après midi était alors libre pour folâtrer autour du lac. Farniente au soleil pour les uns, tour du lac ou escalade facile sur les barres rocheuses pour les autres, le terrain de jeux était vaste et riche d'activités. La salle commune était assez grande pour y être à l'aise en soirée autour des grandes tables, y jouer aux cartes après le dîner ou laisser quelques mots dans le "livre d'or" du refuge. Ces carnets étaient à disposition des visiteurs et au fil des années les groupes y ajoutèrent une trace de leur passage. Au début des années 1990 on trouvait encore nos proses rédigées une douzaine d'années avant. En 2011 le refuge fut modernisé et remanié, les carnets égarés semble t'il. Signe du réchauffement climatique ? : en 2020 des canards Colvert s'y sont installés !
Le refuge d'Espingo était pour les groupes d'ados parfois simplement un lieu de passage afin d'y faire le plein des gourdes avant de continuer plus haut, vers le Portillon.
Lac Saussat
A peine plus haut en altitude que le lac d'Espingo, on le rejoint par une courte marche en direction du lac et refuge du Portillon. Il fut à quelques occasions le but final de la randonnée et un bel endroit pour pique-niquer.
Le lac Saussat et plus loin celui d'Espingo (groupe des ados, 10 août 1989).
Les ados au lac Saussat (13 août 1988).
Refuge et lac du Portillon.
Le refuge du Portillon est un bon cran au dessus de celui d'Espingo et de Saussat. Le sentier très bien tracé permet d'avaler sans trop de peine les 1450 mètres de dénivelée depuis le bas de la vallée (5 heures de marche). On laisse donc d'abord le lac d'Oô, puis ceux d'Espingo et de Saussat avant d'arriver au refuge, à 2571 mètres d'altitude au seuil du cirque du Portillon, à l'accès le plus élevé à sa vingtaine de "3000" : Perdiguère, Royo, Litterole, Spijeoles, Gourgs Blancs, Quayrat, Lezat, Crabioules, Bellocq, Gordon, Seil de la Baque ..
Juillet 1981, le lac du Portillon encore englacé !
Monter à ce refuge était un but de randonnée en soi, l'entrée pour une nuit dans la haute montagne pyrénéenne. Au vu de la longueur du parcours, seuls les groupes d'ados s'y rendaient. Toujours très fréquenté, on n'y rencontrait pas seulement les randonneurs mais aussi des alpinistes venus y préparer l'ascension des faces et arêtes granitiques alentour. Le refuge était tenu dans les années 80 et 90 par Anne Marie Dorche, personnage haut en couleurs. On y dormait mal en raison de l'altitude et en soirée le froid était mordant : les nombreux névés et le lac encore en partie englacé en juillet prouvaient qu'il gelait régulièrement la nuit. Au seuil de années 2020, c'en est bien fini de la banquise et des icebergs sur le lac du Portillon en été ..
Sur ce panorama (photo issue de google street view, année 2020), vue sur le nouveau refuge du Portillon (le lac du Portillon est dans votre dos).
Le refuge a été déplacé et donc reconstruit en 1996. Du baraquement qui datait de l'époque de la construction du barrage du Portillon on est passés à un beau refuge moderne et fonctionnel.
Août 1989, les ados au lac du Portillon.
Tusse de Montarqué et lac Glacé
Après une nuitée au refuge du Portillon, suivant les conditions météo et la motivation du groupe, l'ascension de la modeste (2889 m..) Tusse de Montarqué était faite le second jour avant de redescendre en vallée.
Ce promontoire, à 2889 mètres d'altitude, sépare les deux valons glaciaires du lac du Portillon et du lac Glacé du Port d'Oô. Moins d'une heure était nécessaire, sur un bon chemin d'éboulis fins, pour découvrir une vue panoramique sur la crête frontière du Pergiguère au Schrader. En contrebas à l'Ouest, le lac Glacé portait encore bien son nom dans les années 1980, demeurant en bonne partie englacé même en été.
Cap du Seil de la Baque Occidental
Depuis le refuge du Portillon, ce sommet à 3097 m. est accessible en continuant après l'ascension de la Tusse de Montarqué. Bien que peu exigeant en dénivelée, gravir ce pic ne pouvait pas constituer un but pour les groupes d'ados en raison des difficultés techniques : il restait une partie du glacier du Seil de la Baque à remonter, puis une courte escalade avant les éboulis sommitaux, un terrain croulant et un peu exposé. L'ascension a été réalisée au moins une fois par quelques ados en août 1991.
Le Cap du Seil de la Baque Occidental, vu depuis le lac du Portillon (image Google Street View).
De nombreux sites de rando reprennent en photo ce parcours, celui-ci par exemple.
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Bénéficier du grand air et découvrir la montagne était bien entendu l'activité principale lors des séjours d'été et d'hiver. C'est sans aucun doute à la colonie de Saint Béat qu'un grand nombre d'enfants ou d'ados ont découvert les Pyrénées, pris goût pour la randonnée, le ski et la haute montagne. Au cours de deux ou trois séjours consécutifs, l'initiation était suffisante pour se familiariser avec le milieu montagnard, savoir s'y repérer, en déjouer les pièges, apprécier l'effort d'une ascension.
Ajoutons que nous avons eu la chance d'être dans les dernières générations à connaître la montagne en toute rusticité : pas de téléphone, de cartes précises, de GPS, ni de prévisions météo fiables.. Inimaginable de nos jours quand le plus naturellement du monde on adresse un selfie à ses amis du sommet de l'Aneto tout en recevant en direct les données du radar météo.
Retrouvez ci dessous les randonnées réalisées pendant les séjours.
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Voici deux sommets très fréquemment gravis car facilement accessibles. D'altitude modeste, le Cagire culmine à 1912 mètres. Il est le point culminant du chainon calcaire qui va du col de Mente (au dessus de Boutx) et s'étire vers l'Ouest jusqu'au Pic Saillant. La randonnée se faisait toujours sur 2 journées, avec une nuitée au refuge de l'Escalette.
Groupe des 10 ans au sommet de l'Escalette - 24 juillet 1982.
Ce topo-guide retrace le cheminement http://www.rando-marche.fr/_3817_174_randonnees-pic-de-cagire
Refuge de l'Escalette (1578 mètres).
Ce joli refuge communal non gardé est situé sur un plateau pastoral au pied du pic de l'Escalette. Il permettait d'accueillir agréablement un groupe d'une bonne quinzaine de personnes. On y accède en une heure de marche par une route forestière qui part du col de Mente. Pendant les séjours d'été, nous nous arrangions pour y faire se succéder plusieurs groupes : le premier à y monter apportait le matériel de cuisine, réchauds à gaz et gamelles. Les groupes des plus jeunes se contentaient souvent du simple plaisir d'une nuit en refuge sans ascension le lendemain.
Voir aussi l'article sur les nuits en refuges.
Pic de l'Escalette (1856 mètres).
C'est facile, il est juste au dessus du refuge : la montée peut se faire en 45 minutes, pratiquement à toute crête, ou légèrement par la droite. S'aider des mains est nécessaire peu avant le sommet, mais rien de difficile ni de dangereux. La vue du sommet est superbe, tant sur la haute chaine que vers le Nord et la plaine.
Vue du sommet de l'Escalette. Le Cagire se détache au Nord.
Pic de Cagire (1912 mètres).
Après une nuit au refuge, les groupes à partir de 11 ou 12 ans étaient amenés à découvrir un des plus beaux panorama des Pyrénées. Même si la dénivelée n'est pas très importante depuis le refuge de l'Escalette, l'ascension est un parcours de crêtes au cheminement évident d'environ 2 heures. Mais il y a des "montées - descentes" qui peuvent s'avérer un peu pénibles en pleine canicule estivale. Un sommet intermédiaire, le pic de Pique-Poque, se gravit avant d'atteindre le Cagire.
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Cette randonnée modeste et de proximité pouvait occuper une journée en incluant un pique-nique. Elle a été réalisée rarement, faisant la jonction entre le village de Boutx, sur la route du col de Menté, et le hameau de Garraux, plus à l'ouest, sous la face sud du pic Saillant. Par ce cheminement, on contournait en fait totalement le Cap du Mont, modeste sommet en forme de cône bordant Saint Béat.
Arrivée à Garraux du groupe des ados, 4 août 1989.
En bleu, le cheminement entre Boutx et Garraux.
Avec une dépose par le car à Boutx, le cheminement sur un bon chemin ne comptait pratiquement pas de montées. Le retour à la colo à pieds depuis Garraux par la route n'est pas bien intéressant, il valait mieux négocier une récupération par le petit car .. De nos jours, Garraux a fusionné avec Bezins, hameau mitoyen, pour former le village de Bezins-Garraux.