Le franchissement de la chaine frontière au sud de Bagnères de Luchon se fait depuis des siècles par quelques hauts cols, notamment le Port de Venasque. Le vallon qui y conduit est souvent nommé abusivement "Hospice de France" en raison de l'hostellerie éponyme qui marquait la fin de la route et le début des sentiers au dessus de 1300 mètres d'altitude. Abandonnée pendant de nombreuses années, l'hostellerie a été restaurée en 2009. Un peu plus d'une heure de trajet en petit car était nécessaire pour se rendre à l'Hospice de France, les groupes des séjours d'été passaient ensuite sur place une nuit au refuge communal avant une randonnée le second jour.
Le refuge communal de l'Hospice de France.
Les groupes de la colonie se rendaient donc au refuge communal situé un petit peu plus haut que l'hostellerie, à environ 1400 mètres d'altitude. En 1976, un éboulement coupe la route d'accès, obligeant à emprunter une belle piste forestière sur l'autre versant de la vallée. Le premier jour, la plupart des groupes montaient donc à pieds depuis le "Pont de Ravi" au bas de la vallée, ce qui représentait deux bonnes heures de marche. Les plus jeunes se contentaient de cette montée et de la nuitée en refuge sans faire nécessairement de randonnée de lendemain. Le premier groupe à s'y rendre était chargé d'acheminer pour les suivants les gamelles, les réchauds à gaz et autres ustensiles : ce n'était pas toujours une partie de plaisir. D'autres groupes suivaient, bénéficiant ainsi des aménagements. En fin des années 1980, la piste est aménagée et asphaltée, permettant au petit car d'acheminer les groupes et leur matériel jusqu'à l'Hospice.
L'emplacement du refuge communal, une clairière toute proche du torrent du Port de Venasque, était très agréable. Espacées dans la clairière, deux cabanes servaient de dortoirs, la troisième de cuisine et réfectoire. Les dortoirs, avec matelas, étaient très confortables. Ces cabanes existent toujours en 2021, mais sont complètement délabrées.
27 juillet 1986, groupe des grands.
Août 2021, les cabanes communales sont à l'abandon.
Sur place on ne manquait pas de possibilités d'activités. Les petits torrents permettaient de construire d'éphémères barrages, la clairière de jouer au foot ou au volley (il y eut des poteaux et un filet de volley-ball), la forêt attenante permettait de construire des cabanes ou ramener du bois pour alimenter, le soir, le foyer au centre de la clairière. Une année, une tyrolienne a même été installée au dessus du torrent du Port de Venasque.
Le chemin de l'Impératrice et le cirque de la Glère (1585 m.).
Cette petite randonnée classique s'adressait aux groupes de jeunes enfants. Elle permet de visiter le cirque de la Glère en suivant un sentier bien tracé et agréable avec à peine 370 mètres de dénivelée à gravir. Un goûter ponctuait les 3 heures nécessaires pour faire un aller-retour.
La vallée de la Frèche.
Depuis l'Hospice France, ce vallon part vers l'Est en suivant le torrent de la Frèche. Quelques groupes s'y sont engagés pour une courte promenade. Il était plus fréquent de le descendre depuis le port de la Picade et le pas de l'Escalette après avoir fait l'ascension du Port de Venasque (voir plus loin dans ce texte).
La vallée de la Frèche (avril 2021).
Les lacs de Boum (Boums du Port ou boums de Venasque).
Camp d'ados de juillet 1979. Ici les lacs vus depuis la descente du Port de Venasque.
Il y a plusieurs noms pour ces trois beaux lacs s'allongeant sur un replat glaciaire à 2248 mètres d'altitude. Nous utilisions sans doute le moins approprié car "boum" signifie en fait lac de montagne.. Fin des années 70, début 1980, il n'était pas rare qu'un guide accompagne les groupes jusqu'à ces lacs : des névés raides devaient être franchis fréquemment et réclamaient un peu d'attention. C'en est fini de nos jours.
Le port de Venasque (2444 mètres).
Au dessus des lacs de Boum, le chemin continue dans un décor plus minéral qui amène après une succession de lacets serrés au Port de Venasque. Le franchissement de la brèche porte soudainement à découvrir le massif de la Maladeta, les glaciers et l'Aneto, point culminant des Pyrénées. On a du mal à penser que pendant des siècles ce passage étroit a été une voie de communication importante entre les 2 pays.
Juillet 1980, groupe des ados au Port de Venasque.
27 Juillet 1986, Port de Venasque. Le groupe des grands.
Le pic de Sauvegarde (2737 mètres).
le port de Venasque est encadré à l'Est par le pic de la Mine, à l'Ouest par le Sauvegarde. Les plus motivés poursuivaient en gravissant en un peu moins d'une heure ce beau belvédère. Le pic de la Mine, un peu moins engageant, n'a probablement jamais été gravi.
Au sommet du pic de Sauvegarde (été 2020).
Le refuge de la Rencluse et l'Aneto.
Juillet 1979, vue sur l'Aneto (pointe à gauche) depuis le port de Venasque.
27 juillet 1986, un peu moins de neige.
Il a été gravi plutôt assez rarement en raison de la longueur de marche depuis l'Hospice de France. A quelques occasions, des personnels ou animateurs accompagnant un groupe d'ados jusqu'au Port de Venasque poursuivirent au refuge de la Rencluse, le "camp" de départ de l'Aneto. L'ascension était rude et sur 3 jours. Jour 1 : Montée et nuit à l'Hospice de France. Jour 2 : montée au Port de Venasque, descente versant espagnol et remontée au refuge de la Rencluse. Jour 3 : ascension de l'Aneto et retour par le trajet de l'aller (soit tout de même 1900 mètres de dénivelée à monter).
En juillet 1986, les ados passèrent une nuit au refuge de la Rencluse. Il est probable que quelques uns des plus robustes en aient profité avec au moins deux moniteurs pour gravir le point culminent des Pyrénées.
Boucle par les lacs de Boum, le port de Venasque, le port de la Picade et le pas de l'Escalette, le plateau du Campsaure.
Une fois au Port de Venasque, la descente la plus évidente se fait par le même chemin qu'à la montée. Cependant, une très belle boucle peut être faite en passant sur versant espagnol pour rejoindre le prochain col à l'Est. Elle n'a été réalisée que quelques fois à la fin des années 1980 ou début des années 1990. Du port de Venasque on descend versant espagnol pour rejoindre le port de la Picade, puis le cheminement rejoint le haut de la vallée de la Frèche au Pas de l'Escalette. On s'abaisse ensuite jusqu'à l'Hospice de France par cette vallée ou par le plateau de Campsaure. Certes, ce sont des efforts en plus, mais pour un parcours magnifique !
Groupe des ados au Pas de l'Escalette (9 août 1988).
Groupe des ados au Pas de l'Escalette (9 août 1988).