En dehors de animateurs, les séjours d'été fonctionnaient grâce à une équipe d'une dizaine de personnes. L'effectif était nettement plus restreint pour les camps d'hiver. Colons, ados et animateurs ne connaissaient que peu la vie et le travail de cette équipe. Nous retraçons ici un peu de leur quotidien.
Dans la cuisine de la colo (Mireille Bouty, juillet 1983).
Directeurs et adjoints :
Outre la coordination de l'équipe d'animation, la direction avait la charge de faire fonctionner toute une communauté avec bienveillance, en composant avec des moyens parfois assez restreints.
La direction des séjours d'été fut très souvent confiée à des religieux, prêtres, soeurs ou diacres, ce qui s'explique par l'origine paroissiale de la colo et la aussi par la disponibilité nécessaire pour s'occuper des séjours. Si une seule personne pouvait suffire jusque dans les années 1980, un(e) adjoint(e) devint nécessaire avec l'effectif croissant des enfants et le fonctionnement à plein des camps d'ados. La fonction s'est aussi ouverte à des "laïques", modernisant doucement la façon d'animer une colonie de vacances. Ceux-ci contribuaient en effet aux activités d'animation, aux veillées et grandes fêtes, renforçaient les groupes dont un animateur était en congés, etc.
Le temps fort de rencontre et de coordination entre la direction et les animateurs avait lieu, lors des séjours d'été, après le coucher des enfants. La réunion avait lieu dans la "salle des moniteurs".
Prêtres et soeurs :
Il y eut toujours une empreinte religieuse à la colonie de Saint Béat, de part l'origine paroissiale de l'association qui la gérait et des actions sociales menées tout au long de l'année sur la région de Bergerac. Une messe du dimanche était ainsi organisée lors des séjours pour les pratiquants.
La cuisine , le service des repas, l'entretien général :
La cuisine était tenue par un ou deux personnes. En support 3 ou 4 jeunes filles entre 14 et 17 ans, surnommées "les cuisinières" ou "les cuistonières" aidaient à la préparation, faisaient le service et la plonge (il n'y eut de lave-vaisselle qu'à partir de 1986 !). Elles se chargeaient également de l'entretien général des réfectoires et de tous les lieux communs du bâtiment principal.
Service dans le réfectoire (29 juillet 1984).
Cette petite équipe, séparée des activités des groupes d'enfants et des animateurs, logeait dans une chambre commune du bâtiment des dortoirs. Toutefois, après le "5ème" des animateurs, il n'était pas rare qu'animateurs et "cuisinières" se retrouvent clandestinement..
Régulièrement, leurs 18 ans atteints, plusieurs d'entre elles revenaient comme animatrices.
L'économat, l'intendance générale :
Si l'économe suivait les dépenses et passait les commandes, il y avait toujours plusieurs personnes pour aider à l'approvisionnement, notamment en produits frais. Le pain était livré par le boulanger sur place tous les jours. Jusqu'au milieu des années 80, le lait était livré également le soir après la traite. Ce lait cru, riche et parfumé, était bouilli pour être stérilisé après le repas du soir. Depuis le milieu des années 80, la réglementation a imposé le lait en brick, plus sûr, pratique, mais sans goût.
Les inspections sanitaires qui faisaient appliquer la réglementation étaient un moment de stress pour la direction, l'économe et la cuisine. Au fil des années les contraintes se sont durcies sur la restauration, obligeant la colo à investir sur une chambre froide, à utiliser plus de préparations industrielles plutôt que réalisées sur place. La protection s'est aussi renforcée, avec alarme incendie et exercices de sécurité. C'est le progrès comme on dit, mais il coûte cher et aura peut être eu raison des séjours de vacances pour tous à petits budgets ?. La bonne tenue générale du camp étant inspectée également, consigne était passée discrètement aux animateurs de nettoyer et mettre un peu d'ordre dans les dortoirs et marabouts. Ils étaient plutôt bien tenus, mais c'est parfois chez les ados qu'un peu plus de travail était nécessaire. Le film "Nos jours heureux", qui raconte le séjour d'une colonie de vacances au début des années 90, illustre d'ailleurs avec justesse et humour des circonstances identiques vécues dans notre colonie .. (voir bande-annonce du film sur YouTube).
La conduite du petit car :
La colo eut très vite la chance d'être dotée d'un petit car. Indispensable pour les activités de montagne, il acheminait les groupes au départ des randonnées et au pied des stations de ski. Il permettait également les excusions en Espagne, les sorties culturelles, la détente à Luchon. Mais pour tout cela, il fallait bien des chauffeurs et de la disponibilité pour assurer le ballet des divers groupes, plusieurs pouvant être en mouvement dans la même journée.
Le Peugeot J7 rallongé des années 80.
La laverie :
Une centaine de personnes au grand air, cela fait vite une quantité impressionnante de linge à laver. Il y avait une laverie dans le bâtiment principal ainsi que des sèche-linge quand la pluie ne permettait pas l'étendage du linge. Il était collecté dans chaque marabout et dortoir dans une panière, le lingé ayant été marqué au nom de chacun avant le départ du séjour. Le marquage du linge était une vraie occupation avant la généralisation des marqueurs indélébiles : il fallait coudre de petites étiquettes brodées spécialement pour l'occasion ! Évidemment, tout était lavé ensemble et il n'était pas rare de récupérer des affaires initialement blanches avec une légère teinte rose .. Les filles ados, souvent plus précautionneuses avec leurs vêtements, passaient un peu de temps parfois à faire leur propre lessive à la main pour éviter cet inconvénient.
Le gardiennage :
Avec les séjours d'été, d'hiver et les autres ouvertures pour les groupes de passage, Raymond Capdeville, pompier au centre de secours de Saint Béat et sa petite famille a été "engagé" dès l'ouverture de la colo. En échange de ses services, non rémunérés, il est logé. Une parcelle de terrain à usage privatif d'environ 600 mètres carrés entoure la maison neuve qu'il habitera. Il assure une présence, l'entretien de base, le fauchage et le déneigement si nécessaire.
Les animateurs :
La vie des animateurs (surtout pour les séjours d'été) est reprise dans l'article qui les concerne.