Départs.
Ah ! les grands départs des séjours d'été .. toute une aventure pour ceux qui allaient quitter leurs parents pour la première fois, mais aussi pour ceux qui n'étaient pas à leur premier séjour et s'y préparaient déjà depuis des semaines. Et pour les parents c'était aussi toute une préparation. Les séjours de ski, plus courts et donc thématiques, ne prenaient pas la même importance.
Rappelons nous d'abord que nous étions dans une autre époque, sans internet, web et téléphone mobile : partir pour 2 ou 3 semaines était une vraie coupure pour les familles.
Les préparatifs des familles.
Une fois l'inscription faite, les familles recevaient quelques feuilles polycopiées avec les informations essentielles : une fiche médicale à remplir, un récapitulatif du déroulement du séjour et surtout la liste du trousseau à constituer. La plupart des participants aux séjours venaient de Bergerac et de ses environs immédiats, mais s'ajoutaient souvent amis, cousins et cousines d'un peu partout en France et même quelques jeunes espagnols du val d'Aran. Ceux-ci rejoignaient directement Saint Béat sans passer par Bergerac, bien évidemment.
Parmi les incontournables à mettre dans la valise, il y avait évidemment la casquette ou le bob, le K-way (très 70's..) et de bonnes chaussures pour la montagne. Les vêtements réclamaient un peu de travail, car il fallait les marquer. Avant la généralisation de stylos à encre indélébile on faisait réaliser du ruban brodé avec le nom de famille qu'il fallait ensuite coudre sur chaque pièce de vêtement.. Un sac à dos, une gourde, un sac de couchage, une trousse de toilette, un nécessaire pour faire du courrier et un peu d'argent de poche faisaient aussi partie du voyage.
Une rencontre avec les familles était organisée quelques jours avant le départ, à l'école de la Miséricorde ou au presbytère de Bergerac. Venaient surtout ceux qui participaient au séjour pour la première fois. Les animateurs faisaient souvent leur réunion ou séminaire de préparation, ce qui donnait l'occasion de rencontrer les familles et enfants une première fois avant le départ.
Les préparatifs des équipes d'animateurs.
On parle de nos jours d'animateurs, mais "moniteurs" était plutôt d'usage à la colonie. L'équipe était constituée très tôt par cooptation ou par connaissance notamment de jeunes adultes impliquées dans la vie paroissiale ou d'anciens ados de la colonie. Dès le printemps, une invitation pour une journée ou week-end de préparation du séjour était adressée. Jusqu'au début des années 1980, cette grande réunion de préparation se faisait même conjointement avec les animateurs des deux séjours d'été : une des rares occasions de se connaître, finalement.
Les séminaires préparatoires se sont déroulés suivant les années hors de Bergerac, à Montagnac la Crempse, à la "sabotière" (près de Saint Jean d'Eyraud), ou plus classiquement à Bergerac même, à l'école de la Miséricorde ou au presbytère. Les groupes d'enfants et d'animateurs y étaient constitués, ainsi qu'un planning prévisionnel des activités. Les ateliers créatifs étaient décidés en fonction des compétences des uns et des autres. Quand la réunion était à Bergerac, elle se faisait le même jour que la rencontre avec les familles avant le départ : une occasion pour se mettre "dans le bain" et d'avoir un premier contact avec quelques uns des enfants du séjour.
Le départ de Bergerac et le trajet aller.
Le départ des séjours d'été se faisait autour du 10 juillet et du 1er août. Le rendez vous était donné pour 6h30 du matin, la prudence conseillant de ne pas être en retard car le départ des bus se faisait à 7 heures. Au début des années 70, c'est sur la place de l'église de Bergerac que départs (et retours) se faisaient.
Juillet 1972, le départ de la place de l'église. Le grand bâtiment est celui des "Nouvelles galeries".
Le quai Salvette, en bordure de la Dordogne, s'avéra ensuite plus pratique quand les effectifs augmentèrent.
Les arrivants, enfants et parents, encombrés de valises et sacs étaient accueillis par le directeur ou la directrice du séjour, heureux de voir leur liste de pointage se compéter. Les bagages étaient chargés en suivant dans les soutes des deux cars par les chauffeurs de l'entreprise Chavaroche (qui n'existe plus de nos jours).
Dès le milieu des années 80, le petit car de la colo était également mobilisé pour transporter le groupe d'ados. Chargé comme une mule avec les bagages du groupe sur la galerie du toit, il tenait malgré tout vaillamment les 270 kilomètres du trajet.
10 juillet 1982, départ sur le quai Salvette
Le départ de Juillet 1986.
A l'approche du moment de partir, les animateurs faisaient embarquer les colons et en profitaient pour re-pointer la liste ceux de leur groupe. Il ne s'est pas passé une année sans quelques arrivants de dernière minute. Si les plus grands affrontaient crânement voire avec détachement la séparation de leurs parents, les plus jeunes (âgés de 7 ans) avaient plus de mal. Les crises de larmes débutaient à la mise en route des moteurs, s'amplifiaient dès que les cars s'ébranlaient, atteignaient leur paroxysme après le premier angle de rue masquant la vue de l'attroupement des familles. En quelques kilomètres c'était terminé, l'inéluctable séparation pour l'inconnu et pour longtemps finissait par s'imposer ..
Le parcours routier est resté toujours le même, passant par Villeneuve sur Lot, Agen, Lectoure, Auch, Montréjeau. Une brève pause était faite à Auch. A noter qu'il était fréquent d'embarquer au passage dans une des villes du trajet quelques colons et ados supplémentaires : tout le monde n'était pas de Bergerac et cela rendait bien service à plusieurs familles !
L'arrivée et l'installation.
Après environ cinq heures de trajet, nous prenions enfin pied pour deux ou trois semaines à la montagne. En général il faisait plutôt beau temps : tout le monde prenait son pique-nique pour déjeuner dans l'herbe à l'ombre des frênes bordant le terrain de foot. Pendant ce temps, quelques animateurs, aidés des chauffeurs des cars, débarquaient les bagages que les colons récupèreraient après déjeuner. Les animateurs rassemblaient déjà leur groupe et faisaient un peu plus connaissance avec chacun. Les ados, plus indépendants, étaient déjà entre eux.
En cas de mauvais temps, repli général dans le réfectoire pour un drôle de pique-nique .. à table.
11 juillet 1984, pique-nique d'arrivée.
Suivait l'installation dans les dortoirs ou marabouts, pas toujours simple pour que chacun trouve une place qui lui convienne. Dans les dortoirs avec les plus jeunes, les animateurs vérifiaient la liste de vêtements et aidaient au rangement des affaires dans les placards ainsi qu'à faire les lits. Dans les marabouts c'était plus rapide, la valise de vêtements restant simplement glissée sous le lit. Le séjour était lancé !
11 juillet 1984, installation dans les dortoirs.
Retours.
Les préparatifs de retour de la colo
La fin du séjour se préparait dès la veille avec un grand rangement et nettoyage général. Dans les dortoirs, les valises étaient préparées, les plus jeunes aidés à se choisir une tenue propre et à rassembler leurs affaires. Pour les marabouts il y avait plus de travail. Plus exposés et humides que le bâti en dur, ils étaient vidés : les lits et les affaires sortis (si il ne pleuvait pas) permettaient de bien nettoyer et à chacun de rassembler ses affaires. Les animateurs rangeaient également leur salle ainsi que le chalet.
Le jour du départ.
Le jour du départ du séjour de juillet, après petit déjeuner et toilette, les lits étaient défaits, les valises bouclées et rassemblées près du parking d'arrivée des cars. Les marabouts, beaucoup plus sales car en extérieur, étaient vidés puis nettoyés avant de ré-intstaller les lits.
Le déjeuner était pris vers 11h30 avec un repas froid dans les réfectoires. Il n'y avait plus qu'à partir, l'ambiance était à la fête, le repas était très animé. Les cars arrivaient vers treize heures, débarquant le séjour d'août ou étant à vide en fin de saison.
Les ados suivaient le même programme, l'année 1981 fut toutefois particulière car leur départ eut lieu à six heures du matin avec le petit car pour une arrivée à Bergerac vers 12h30.
1er août 1983, nettoyage des dortoirs.
1er août 1983, les valises sont rassemblées
Juillet 1979 : le marabout des garçons ados vidé pour être nettoyé avant le départ.
A la fin du séjour d'août il y avait un peu plus de travail. Un grand "ratissage" de tout le terrain était fait pour ramasser tous les papiers ou saletés qui pouvaient trainer. Les lits et matelas des marabouts étaient transportés et stockés dans le chalet. Des bénévoles se chargeraient dans quelques jours du démontage des marabouts et de préparer l'hivernage.
21 août 1989, grand ratissage du terrain.
1er août 1983, en attendant le départ.
Les chauffeurs déjeunaient avant de reprendre la route, l'attente semblait interminable avant que ne soient chargées les bagages et que le départ soit donné peu après 14 heures.
1er août 1983, chargement des valises.
Le trajet de retour de la colo
Le parcours routier est le même qu'à l'aller, passant par Villeneuve sur Lot, Agen, Lectoure, Auch, Montréjeau. C'est à Lectoure que se faisait une bonne pause-goûter permettant même aux ados et animateurs de prendre un verre. L'ambiance montait ensuite crescendo dans les derniers kilomètres avant Bergerac où nous arrivions entre 19 et 20 heures.
1er août 1983, la pause-goûter à Lectoure.
La suite était très rapide, débarquement, retrouvailles des parents, récupération de la valise et derniers adieux .. en à peine une demi-heure les quais de la Dordogne retrouvaient leur calme, la vie reprenait simplement son cours. Passée la rentrée scolaire de septembre, une soirée des films ravivait les souvenirs en réunissant une dernière fois les participants du séjour.
1977, retour du séjour de juillet.